Mobilité dans l'espace francophone: Bouden appelle à lever le frein
La cheffe du gouvernement, Najla Bouden a appelé, ce lundi, à Djerba, à lever tous les freins à la mobilité dans l'espace francophone et à œuvrer davantage pour "un partenariat circulaire".
"Il n'est plus tolérable et admis que nos jeunes, nos entrepreneurs, nos chercheurs et nos artistes soient empêchés d'agir", a déclaré la cheffe du gouvernement, lors de la clôture des travaux de la 4e édition du Forum Economique de la Francophonie qui se tient en marge de la 18e édition du Sommet de la Francophonie.
Elle a saisi, cette occasion, pour saluer "l'immense talent et la créativité de la jeunesse tunisienne".
"La mer Méditerranée qui nous unit ne devrait plus être la mer de tous les dangers pour ceux qui partent et ne devrait plus être la mer de toutes les souffrances pour ceux et celles qui restent derrière eux", a-t-elle plaidé, appelant les pays francophones à œuvrer ensemble afin d'offrir à leur jeunesse l'avenir qu'elle mérite.
Elle a, à cet égard, mis l'accent sur l'impératif d'appuyer davantage l'entreprenariat, notamment, à travers le développement de financements "innovants", précisant, dans ce sens, que la Tunisie a recommandé, durant les travaux de ce sommet la création d'un fonds des fonds destiné à soutenir les startups de l'espace francophone.
Et d'ajouter que cette recommandation a été approuvée à l'unanimité par les pays membres de l'Organisation International de la Francophonie.
La cheffe du gouvernement a, également, souligné que la Tunisie a suggéré de lancer un plaidoyer pour une meilleure régulation des flux des données dans l'espace francophone.
"Les pays en développement devraient cesser d'être de simples fournisseurs de données en matière d'intelligence artificielle. Il est temps qu'ils deviennent des acteurs dans leurs domaines", a-t-elle laissé entendre.
D'autre part, Najla Bouden a insisté sur la nécessité d'une intégration "plus poussée" des chaînes de valeur dans l'espace francophone, en vue de fluidifier les échanges entre les différents pays, dans de nombreux secteurs stratégiques.
Elle a, par ailleurs, jugé indispensable de restructurer les politiques agricoles et industrielles.
"Les différentes crises auxquelles nous avons été confrontés ces dernières années ont permis de remettre au centre des préoccupations de nos économies, la sécurité alimentaire et énergétiques", a-t-elle déclaré.
Pour la création d'une zone franche d'innovation dans l'espace francophone
Evoquant la transition numérique, la cheffe du gouvernement a mis l'accent sur l'importance de lutter contre la fracture numérique entre les pays francophones du nord et du sud.
Elle a, à cet égard, plaidé en faveur de la création de plateformes communes, une sorte de " zone franche d'innovation " qui permettrait l'édification de réseaux d'échange et d'entreprenariat.
"La connectivité ouvrira l'ouverture sur de nouveaux horizons et permettra à nos jeunes de développer leurs projets et startups", a-t-elle insisté.
Pour relever l'ensemble de ces défis, a-t-elle souligné, il est important de renforcer la coopération internationale multilatérale, dans l'espace francophone.
"Le partage des bonnes pratiques et le transfert de technologies sont indispensables pour notre espace francophone", a-t-elle ajouté, assurant que la Tunisie s'engagera à faire le suivi des recommandations issues de ce forum pour qu'elles puissent être mises en œuvre.
Elle a, par ailleurs, appelé les pays francophones à saisir les opportunités dont jouit la Tunisie dont son positionnement stratégique, son capital humain et l'attractivité de son écosystème multisectoriel, en vue d'un partenariat économique "agissant et générateur de richesses partagées et durable".